Billets qui ont 'Bible (La)' comme oeuvre.

2572

Le télépaiement était en carafe (serveur down?); pour le premier paiement d'IS de la longue vie de la mutuelle, je suis allée déposer un chèque à la trésorerie rue de Londres (oui, un peu loin de la Défense. Mais le siège social (qui n'est qu'une adresse sans bureau) n'est pas à la Défense (ce qui fait que le courrier officiel met deux semaines à nous parvenir — quand il nous parvient).
Il fallait accompagner le chèque d'un formulaire 2572, je l'ai rempli sur place en multipliant le montant du chèque par trois dans la case "base".
2572? Jamais entendu parler.

Le soir, grec. Je suis dans les choux. Puis Job. Décevant. Frustrant. Je suis fatiguée de ces analyses littéraires et historiques qui tournent autour des textes sans jamais (ou très peu) s'attacher au sens. Mais à quoi cela sert-il?
Ce que j'aime dans Job, c'est le pari avec le diable. Un pari entre Dieu et le diable: oui, la condition humaine pourrait résulter de cela, cela ne me surprendrait pas.
(«Pas le diable, le diable, c'est une création tardive. Faites attention, il faut lire le texte, ici Satan n'est qu'un invité parmi d'autres à la cour d'un grand roi».
Comprenez-vous ce que j'appelle frustrant? Je me fiche que ce soit le diable ou satan, ce qui m'intéresse, c'est le pari. Job a-t-il fait gagner Dieu? Ce n'est pas très net).

Osée et Argo

Le matin, Osée. Deux heures d'hébreu, en fait; conséquence d'avoir un professeur bibliste (la fleur, le taureau, le ventre maternel, la compassion, quelques millimètres de différence entre je et il, un jambage plus ou moins allongé).

Comment s'appelle les mmmh du cèdre du Liban? Pas les feuilles, pas les aiguilles, c'est autre chose, nous dit le professeur1. (Au secours, monsieur Pic!).
Le Liban, le paradis. Pleurer le Liban.

Puis Argo, in extremis, j'avais abandonné l'espoir de le voir.
Film haletant. Images des années 70 (j'aime). Souvenirs des otages, mais aussi du shah, avant, dans Paris-Match, avec les images de Beyrouth et de Jackie Kennedy. Je lisais au bord de la piscine parmi les orangers mes premiers récits de torture.
Mea culpa américain, la vérité est dite en début de film, rappelée une ou deux fois dans les dialogues.


Film haletant, disais-je.
— Tu crois qu'ils vont s'en sortir?
— Tu sais, l'époque a besoin de mythes, pas d'échec. Je ne crois pas qu'ils auraient tourné en ce moment un film sur un échec américain en Iran2. (Le lendemain, l'oscar viendra appuyer mon analyse).





1 : S'est-il trompé? Je ne trouve rien en ce sens sur Google. Songeait-il à un autre arbre? Il décrivait quelque chose de palmaire, de palmé.
2 : Il aurait fallu un Kubrick pour cela, pensais-je en me souvenant de Dr Folamour.

Coïncidence

Bon. La citation du jour était «nous sommes tous des petits Samuel»1. Au moment de l'écrire, j'ai pris conscience que ce n'était pas le moment, qu'elle serait mal interprétée vu le contexte 2.
(Mais dans quelque temps, quand on ne saura plus ce qui c'est passé le jour de ce billet, elle pourra redevenir un commentaire de la Bible, un commentaire de la vocation de Samuel).


Note:
1: signifiant que nous sommes tous appelés.
2: assassinat de trois enfants et un adulte devant une école juive à Toulouse par Mohammed Merah.

Deux paires de gants.

. Il y a deux semaines, je suis arrivée aux Halles à 22h48 (à peu près), je suis descendue sur le quai du RER D pour m'apercevoir qu'il était désert et en déduire qu'il fallait que j'aille gare de Lyon, j'ai aperçu une rame de RER A sur un autre quai (tous les quais sont parallèles, tous les trains sont visibles d'un quai à l'autre) et j'ai couru à perdre haleine pour avoir cette rame — le RER D part à 23h08 de gare de Lyon.
J'ai réussi à monter dans la rame du RER A. Quand elle a démarré, j'ai compris qu'elle allait dans le mauvais sens. A Auber j'ai aperçu (de nouveau) une rame qui arrivait dans l'autre sens, j'ai couru, je l'ai eue (c'était beaucoup plus facile). L'enjeu était toujours 23h08.
Gare de Lyon, je suis montée d'un étage pour prendre le RER D. Quai désert. Un panneau expliquait que suite à des travaux sur la ligne D, les trains partaient des grandes lignes ("gare de surface").
J'ai couru, remonté un étage, traversé la gare, monté un escalier, un deuxième, tenté de déchiffrer le panneau central (sans mes lunettes, et avec, c'est en train de devenir compliqué).
Je suis arrivée sur le quai pour voir s'éloigner les phares arrières de la dernière rame.
J'ai attendu une demi-heure et je suis rentrée à minuit passé.

Le même soir, j'ai laissé une paire de gants dans une salle. J'y suis retourné le lendemain, le samedi et lundi suivant, et encore aujourd'hui: rien. Je suppose que comme j'ai perdu les deux à la fois, ils ont fait l'objet d'une adoption...
Je suis triste car c'était un cadeau de Paul Rivière.




. Il y a une semaine je me suis appliquée. J'ai pris le RER A aux Halles dans le bon sens, je suis directement montée en gare de surface et je me suis installée à 23h03 dans un RER direction Melun, après avoir profondément vexé un employé de la SNCF parce que je me suis mise à rire quand il a qualifié d'exceptionnelles les perturbations actuelles (ce fut ainsi d'octobre en décembre, déjà, avec une interruption à Noël, d'où ma naïve confiance le lundi précédent).
J'attendais que le train parte à 23h08. Il n'est pas parti. J'attendais et j'attendais — jusqu'à ce que j'entende des passagers discuter et que je me précipite hors de la rame au moment où les portes se fermaient (des passagers m'ont aidée en retenant les portes): je m'étais trompée, c'était un direct Melun. Je n'étais pas montée dans le bon train.
J'ai attendu une demi-heure et je suis rentrée à minuit passé.

. Ce soir je me suis appliquée mieux. J'ai eu le train de 23h08.
Et ma collègue m'a offert une paire de gants, un peu plus beurre un peu moins crème. C'est vraiment gentil.

J'espère que c'est la fin d'un cycle. Depuis trois jours je ne fais que des mauvais choix et il me faut m'y reprendre à plusieurs fois pour tout.

***

Deux heures pour commenter Ac, 2, en reprenant les sources vétérotestamentaires et en effleurant la tradition juive — le soupçon (la certitude) vient qu'une vie à plein temps n'y suffirait pas et que c'est folie de tenter l'aventure à coup de deux heures par semaine. Dans ces moments-là, je mets vite des œillères à mon âme: surtout ne pas penser.

Saint Joseph

Des notes en vrac, vite, de mémoire. (En réalité il y en a huit pages manuscrites).

— Il est le patron de la bonne mort, ce qui va sans doute vous étonner.
— Pourquoi devrions-nous être étonnés?
— Parce que la bonne mort n'est pas ce qu'on envisage aujourd'hui. A l'époque [XVIe au XVIIIe siècle], c'est celle qui vous permet de vous préparer, celle qui ne survient pas brutalement.



Durant le Moyen-Âge, le pauvre est une figure du Christ. Mais à partir de 1520, dans les pays du Nord, va se produire une évolution, il va devenir louche, facteur de troubles et être marginalisé. D'abord il s'est produit un rattrapage démographique suite à la peste noire, et nous sommes dans un pays plein, que l'on parvient tout juste à nourrir (et je songe à L'Oeuvre au noir). D'autre part nous assistons à une évolution de l'aumône. Jean-Louis Vivès écrit le De subventione pauperum, il plaide pour une organisation de l'aide et la fin (du moins la raréfaction) de l'aumône individuelle, inefficace (l'aumône individuelle était destinée à assurer votre salut: le pauvre priait pour vous).

Une définition du bon et du mauvais pauvre apparaît: le "bon" pauvre, c'est le pauvre malade ou le pauvre honteux, celui qui voudrait travailler mais ne le peut pas, celui qui a honte de sa misère; le mauvais pauvre, c'est le paresseux (et je souris en pensant que cette distinction avait de l'avenir devant elle).



Avant la révolution de l'imprimerie, il y a eu la révolution du papier, quelques années avant.

Première Bible (catholique) traduite intégralement en français : celle de Lefèvre d'Etaples en 1532. Publiée en petit format, destinée à la pastorale, pour les fidèles. Une transformation de l'Eglise chrétienne était sans doute en cours, la Réforme est venue interrompre le processus et l'histoire a pris un autre cours.

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